Figure 1. Les cavernes ont servi de refuge aux premiers humains. C’est un aspect très intéressant à aborder. (Crédit : Paquin & Roy-Savard).

Les cavernes : différents scientifiques, différents intérêts

Pour les géologues et les spéléologues, les cavernes sont des endroits fascinants à cause de la roche et des souterrains qu’on y trouve. Pour les biospéléologues, ce sont surtout les bestioles qui vivent dans cet habitat qui les intéressent. Pour la plupart des gens cependant, les cavernes sont connues parce qu’elles ont abrité les premiers représentants des humains modernes, ceux qu’on désigne par Homo sapiens Linnaeus 1758 (figure 1). En réalité, ce nom réfère à une espèce, celle à laquelle nous appartenons, puisque comme tous les être vivants connus, nous avons aussi un nom scientifique en Latin qui nous désigne. Ce système d'appellation des espèces est régi par de nombreuses règles et se nomme système de nomenclature

À partir des premiers humains jusqu’à Homo sapiens

L’histoire des humains a commencé avec l’apparition la première espèces du genre Homo : Homo habilis Leakey et al. 1964, la première espèce de la famille des hominidés, il y a 2,5 millions d’années. Elle est distincte des espèces du genre Australopithecus présentes à cette période. En tout, une quinzaine d’espèces appartenant à ce genre ont existé, comme par exemple l’Homme de Néandertal, Homo neanderthalensis King 1864. Ces espèces sont maintenant éteintes puisque l’histoire des humains s’est poursuivie jusqu'à nos jours où l’humain actuel, Homo sapiens, est la seule espèce de la famille encore présente (figure 2).

Figure 2. Les humains d’aujourd’hui (Homo sapiens) sont les seuls représentants d’un lignée évolutive apparue il y a longtemps en Afrique, représentée par l’espèce Sahelanthropus tchadensis Brunet et al. 2002. Il y a 2,5 millions d’années, la premiere espèce du genre Homo est apparue, Homo habilis, avant Homo erectus (Dubois 1893). L’homme de Néandertal (Homoneanderthalensis) a vécu en Europe, puis s’est éteint, laissant la place à Homo sapiens, l’espèce à laquelle nous appartenons (Crédit : Shutterstock, Pierre Paquin).

Hommes des cavernes

L’appellation « hommes préhistoriques » réfère en général à la quinzaine d’espèces d’hominidés qui ont vécu sur la planète, dont la plupart se trouvaient dans des régions dépourvues de cavernes. L’expression « hommes des cavernes » est employée surtout pour désigner les premiers Homo sapiens qui ont vécu dans les grottes, qu’on appelle aussi hommes de Cro-Magnon. L’expression convient aussi à l’Homme de Néandertal, Homo neanderthalensis, une espèce contemporaine de H. sapiens maintenant disparue, et qui a aussi occupé le territoire Européen. Ce sont les fossiles qui ont permi aux anthropologues de reconstruire l’histoire évolutives depuis les premiers Hominidae jusqu’à Homo sapiens, et plus récemment les données obtenus grace aux analyses de l’ADN ancien, extrait des fossiles.

Sur les traces des premiers Homo sapiens

Les travaux des archéologues et des anthropologues nous apprennent que les premiers Homo sapiens ont laissé des traces de leurs passages dans les cavernes il y a 35 000 ans. Nous savons qu’ils ont trouvé refuge dans les entrées des cavernes pour se protéger d’attaques de prédateurs et des mauvaises conditions météorologiques. Les traces qu’ils ont laissées nous indiquent qu’ils connaissaient les outils primitifs (en pierre), et les bienfaits du feu (chaleur et cuisson) car on y a trouvé des restants de bois carbonisé et de nourriture (os d’animaux).

Des connaissances qui progressent

Nous possédons aujourd’hui des méthodes qui permettent de cerner avec une surprenante précision quand ont eu lieu ces activités humaines, particulièrement avec la datation du carbone et autres isotopes naturels. Toutefois, bien que fascinantes et révélatrices, ces méthodes ne permettent pas de se mettre dans la peau des premiers humains pour décrire ce qu’ils voient. De façon simple et directe, les peintures rupestres - les dessins sur les murs des cavernes - demeurent spectaculaires parce qu’elles nous rendent sans artifice un regard porté sur notre planète de cette époque. D’autant plus fascinant que ces peintures ont survécu jusqu’à nos jours et il est possible de les admirer, et ainsi porter un regard sur ce que voyait les premiers hominidés modernes, Homo sapiens.

Des traces qui durent

Il est remarquable que les appréciations les plus directes de cette période que nous possédons, soient les mesures à caractère purement scientifique (datation, analyse chimique) et les représentations artistiques ! L’expression artistique des premiers humains est une des seules qui laisse des traces que nous pouvons apprécier directement (figure 3). Et dire que de nos jours, certains croient encore que les arts sont non-essentiels pour les humains ! Il y encore beaucoup de chemin à faire et beaucoup à apprendre.

Figure 3. L’expression artistique des premiers humains a survécu jusqu'à nos jours, et il est possible de voir ces œuvres de nos yeux. (Crédit : Pierre Paquin).

Auteur : Pierre Paquin

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Publié 
11/9/2023
 dans la catégorie 
Fractalis